«2017 La Société Chopin fête deux décennies de passions polonaises»

Tribune de Genève, Rocco Zacheo, 25 septembre 2017.

Fondée par Aldona Budrewicz-Jacobson, l’institution déploie son festival consacré au compositeur.

Aldona

Aldona Budrewicz-Jacobson, fondatrice et présidente de la Société Chopin Genève. (Photo de STEEVE JUNCKER-GOMEZ)

Evoquer avec elle la figure qui traverse de bout en bout son destin artistique vous place face à un bond historique saisissant. Et vous offre aussi une plongée dans une passion dévorante. La pianiste Aldona Budrewicz-Jacobson est très probablement, sous nos latitudes, la meilleure tutrice de l’œuvre et des faits et gestes de Chopin. Elle s’y est employée pendant plus de trois décennies entre les murs du Conservatoire de Genève, institution qu’elle a quittée en juin pour partir à la retraite. Mais sa mission ne s’est pas arrêtée pour autant. Elle se prolonge sur d’autres fronts, avec la Société Chopin, qu’elle a fondée voilà vingt ans, et à travers le festival qui en découle, annuellement entièrement dédié au compositeur polonais.

«J’ai très vite ressenti le besoin de faire mieux connaître au public le destin du compositeur»

S’il fallait motiver cet attachement fidèle, il faudrait évoquer les racines communes qui unissent le mentor et son ambassadrice. Née dans un village proche de Gdansk, Aldona Buchewicz-Jacobson a quitté son pays dans les années 70 et a posé ses valises à Genève en 1977. «J’ai très vite ressenti le besoin de fonder une société et de faire mieux connaître au public et à mes élèves le destin du compositeur, le contexte historique et social de son époque, les raisons de son départ douloureux pour la France, où il a vécu en exil sans jamais retrouver son pays natal.»

Année après année, cette vaste opération de divulgation a pris de l’épaisseur. Elle s’est dessinée à travers l’histoire d’un festival devenu un événement automnal inébranlable. «Pendant plus de dix ans, entre 1988 et 1999, nous proposions une saison axée sur cinq concerts, mais cela demandait un grand investissement. Avec l’arrivée du nouveau millénaire, j’ai décidé de faire table rase et de me lancer dans un véritable festival.» Celui qui ouvre ses portes dimanche réitère une formule consolidée: des récitals et de la musique de chambre qui se déploient dans la grande salle du Conservatoire et sur deux scènes de Collonge-Bellerive (Théâtre de l’Epicentre et mairie), et en clôture, un concert plus corpulent au Bâtiment des Forces Motrices.

Les invités? Des pianistes jeunes dans la plupart des cas, qu’Aldona Budrewicz-Jacobson a croisés parfois lors des master class données en Europe. «D’autres musiciens ont été des lauréats du prestigieux Concours Chopin de Varsovie. Mais je ne fais jamais appel aux 1er prix, parce que je considère que ceux-ci ne sont pas nécessairement les meilleurs.» Voilà qui fait de cette quinzaine dédiée à une des grandes âmes de la culture polonaise un rendez-vous à ne pas manquer.

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