La manifestation consacrée au compositeur bat son plein à Genève, avec des invités à découvrir.

Tribune de Genève - par Rocco Zacheo

Publié le 03.10.2022

Leonora Armellini, une des jeunes interprètes invitées au Festival Chopin. 

Les voies qui mènent à Chopin semblent infinies, ou presque, lorsqu’on évoque le compositeur en compagnie d’Aldona Budrewicz-Jacobson. Genevoise d’adoption mais Polonaise d’origine – elle a vu le jour à Sopot, la ville balnéaire proche de Gdansk –, cette figure du paysage musical romand aurait de quoi vous entretenir des journées durant sur les faits et gestes de son célèbre compatriote. On retrouve toute l’étendue de sa passion dévorante dans la manifestation qu’elle a fondée voilà vingt-cinq ans et qu’elle destine depuis à son héros. L’édition en cours ? Elle a débuté avec un éclat certain, en compagnie d’un pianiste particulièrement familier de ce répertoire, le Canadien Charles Richard-Hamelin, lauréat en 2015 du Concours… Chopin de Varsovie. « Pour son récital, la Salle Franz-Liszt du Conservatoire était pleine et le public conquis », exulte la directrice.

Chasseuse de talent

Du premier invité du festival – cette cuvée est consacrée uniquement au piano –, les mélomanes connaissent les qualités et les enregistrements. Il en va autrement du restant de l’affiche, avec des artistes à la renommée bien plus discrète sous nos latitudes. Et c’est là que se niche un des traits distinctifs de la manifestation. Car Aldona Budrewicz-Jacobson est aussi une chasseuse de talents et dit vouloir braquer les projecteurs sur ces musiciens de valeur qu’elle a vus évoluer ailleurs mais qu’on programme trop peu ou pas du tout ici.

Démonstration par l’exemple avec l’Italienne Leonora Armellini, qui jouera le 16 octobre prochain : « J’ai assisté à sa prestation au Concours International Chopin de Varsovie en 2010 et j’ai été très déçue de la voir exclue des toutes premières places. Je l’ai invitée dans la foulée, en 2011, et je suis heureuse de retrouver cette brillante pianiste comme une lauréate en 2021. » D’autres noms, des interprètes particulièrement « chopinistes », comme les définit la directrice, ne demandent qu’à être découverts : Andrzej Wiercinski est de ceux-là, avec un programme qui panache le 6 octobre des Mazurkas, des Nocturnes et des Scherzos, et s’achève avec la Sonate en si mineur, op. 58. Deux jours plus tard, Michal Drewnowski fera escale à la Salle des Abeilles du Palais de l’Athénée avec un programme tout aussi opulent. Aleksandra Świgut, Paweł Mazurkiewicz et Ricardo Castro complètent l’affiche.

Le Festival Chopin, c’est aussi trois journées studieuses de master classes destinées à onze pianistes choisis de la Haute École de musique de Genève, qui pourront parfaire leur art avec les conseils avisés de Charles Richard-Hamelin.

 

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